Le séisme de 1967 | |
Treize août 1967. 23h 10. Montory est en fête. Commencé à 22 h précises, le bal champêtre bat son plein dans la rue du milieu. L'orchestre Roger Desjean et son superbe ensemble anime la soirée. La rue du milieu, éclairée de rampes lumineuses et égayée de guirlandes multicolores, est noire de monde. Soudain, la terre se met à trembler. L' équilibre est difficile à tenir. On se croirait sur un bateau dans une mer agitée ! Le sol va-t-il s'ouvrir sous les pieds ? Est-ce la fin du monde ? Plus de lumière ! Les gens crient : une panique inouïe s'empare de tout le monde. Un mur de soutènement s'est écroulé : il y a quelques blessés. Des pans d'une cheminée effondrée se sont abattus sur la bâche protégeant l'estrade de l'orchestre. 10, 20, 30 secondes de cauchemar se sont écoulés. On ne sait, mais cela a paru interminable. Les gens, tous très choqués, s'interpellent, se cherchent, se regroupent, essaient de comprendre, .C'était un tremblement de terre disent certains. Est-ce terminé ? Y aura-t-il une secousse encore plus violente ? Où était l'épicentre ? Que de questions ! La fête est finie ! Les fêtes sont annulées ! Chacun rentre chez soi la peur au ventre. Dans quel état sera la maison ? Les rues du bourg sont jonchées de débris : ardoises, pierres, cheminées et même de pans de murs effondrés. |
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Rares sont les personnes qui osent dormir dans leur maison. Des secousses de moindre intensité mais assez fréquentes rendent la nuit cauchemardesque. Dès le lever du jour, constatation de l'ampleur des dégâts : dans les chambres, de nombreux gravats, plafonds et murs fissurés, voire lézardés, les murs extérieurs comportent de nombreuses lézardes plus ou moins larges, dans quelques maisons et granges des trous béants et des pans de murs prêts à s'effondrer. L'horloge de l'église est bloquée à 11h 10 ! De légères secousses nous font trembler sans cesse. La consternation est générale. On apprend qu'un séisme de magnitude 6,5 sur l'échelle de Richter et dont l'épicentre était à Arette a secoué la vallée du Barétous et une partie de la Haute-Soule.Que peut-on faire ? Faut-il réparer ? Faudra-t-il raser les maisons ? Qui paiera sinon comment payer ? |
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Les jours suivants, personnalités, journalistes, curieux affluent. L'armée installe des tentes à Histouye pour ceux qui n'osent entrer dans leur habitation et assure le ravitaillement. Armée et pompiers étayent certains bâtiments, abattent des cheminées, bâchent les toits. Les réunions se succèdent aux réunions, les commentaires courent, plus invraisemblables les uns que les autres.Quel avenir pour la région ? Et cette maudite terre qui continue de trembler ! Personne pour calmer les esprits et rassurer les habitants ! |
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Les premières pelleteuses viennent abattre les maisons, quelques unes tombent comme des châteaux de cartes, d'autres font de la résistance. Des pleurs, des gémissements, les coeurs se serrent, les gorges se nouent. Le paysage du bourg est atrocement mutilé. |
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Des chalets préfabriqués dans lesquels habiteront les familles pendant la rénovation ou la reconstruction de leurs maisons forment un autre village à Histouye. |
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Dans les hameaux, le transport de matériaux de construction et des éléments des préfabriqués obligent à consolider des ponts, à élargir ou à construire des routes. Toutes les familles au revenu trop modeste se voient attribuer des maisons appelées "4 millions". Profitant de quelques subventions et emprunts à taux réduit, de nombreuses familles ont pu consolider les bâtiments et surtout rénover les maisons, les dotant en particulier de sanitaires. Si les gens ont subi un traumatisme certain, le village de Montory a fait un grand pas dans le progrès et la civilisation. Merci à toutes les personnes, qui par leurs dons, nous ont aidés à surmonter ces moments difficiles. |
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